Une profession au cœur du lien social
Les métiers de la petite enfance sont aujourd’hui au cœur des enjeux éducatifs, sociaux et humains de notre société. Accueillir les très jeunes enfants dans leurs premières années de vie, c’est prendre part à une aventure fondatrice : celle de l’attachement, de la sécurité affective, des premiers apprentissages, de la découverte de soi et des autres.
Pourtant, malgré l’importance capitale de ces premières années, les professionnels qui les accompagnent restent encore trop peu reconnus, peu valorisés, souvent isolés, parfois épuisés. Le paradoxe est frappant : on sait aujourd’hui, grâce aux sciences du développement de l’enfant notamment les neurosciences, que tout se joue très tôt. Mais on ne donne pas toujours aux professionnels les moyens de faire vivre cette ambition.
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C’est pourquoi la question de la formation dans le secteur de la petite enfance ne peut plus être marginalisée. Elle est centrale. Elle est structurante. Elle est, au fond, un enjeu de société.
Se former : entre exigence professionnelle et droit à l’évolution
La formation, qu’elle soit initiale ou continue, n’est pas seulement un acte technique ou administratif. C’est une démarche éthique, un engagement envers les enfants, les familles, les collègues. C’est une manière de faire preuve d’humilité face à la complexité des situations vécues sur le terrain, et d’ambition pour accompagner aux mieux chaque enfant dans sa singularité.
Se former, c’est :
- Comprendre les avancées des neurosciences affectives et sociales ;
- Approfondir ses connaissances sur le développement global de l’enfant ;
- S’adapter aux évolutions sociales, culturelles et familiales ;
- Travailler sa posture professionnelle, notamment dans la relation à l’enfant, à la famille et à l’équipe ;
- Prévenir les risques psychosociaux et nourrir le sens de son engagement.
- Intégrer les dimensions de l’éveil artistique et culturel comme levier de développement sensoriel, émotionnel et expressif.
Mais c’est aussi, fondamentalement, rester vivant dans son métier et de donner de sens à sa pratique. Retrouver le goût de penser, de partager, d’expérimenter, d’inventer.
Un enjeu de qualité pour les enfants et les familles
La qualité de l’accueil du jeune enfant ne repose pas uniquement sur les normes d’encadrement, sur les taux ou les mètres carrés. Elle repose d’abord sur la qualité de la relation humaine entre l’adulte et l’enfant, et sur la capacité de l’adulte à ajuster ses pratiques, à questionner ses gestes, à co-construire des réponses avec les autres professionnels et les familles.
Or, cette qualité relationnelle ne s’improvise pas. Elle se construit, elle s’entretient, elle se nourrit. La formation en est l’un des vecteurs principaux. Elle permet d’approfondir les connaissances, d’affiner les pratiques, de partager les expériences, de mettre en mots les intuitions du terrain. Elle ouvre des espaces pour réfléchir collectivement, sortir de l’isolement, prendre du recul, et inventer ensemble de nouvelles manières d’accompagner les enfants et leurs familles.
Les études internationales sont sans appel : les structures qui investissent dans la formation des professionnels sont celles qui obtiennent les meilleurs résultats en matière de bien-être des enfants, d’engagement des équipes, et de satisfaction des familles. La formation améliore l’écoute, la disponibilité et la créativité des professionnels. Elle renforce aussi leur capacité à prévenir les discontinuités dans l’accueil ou la relation, qu’elles soient affectives, organisationnelles ou communicationnelles, ce qui contribue à renforcer la confiance des parents.
Une approche systémique et interdisciplinaire
La formation ne peut plus être conçue de manière cloisonnée, descendante ou figée. Elle doit évoluer vers des formats plus souples, plus collaboratifs, plus ouverts sur l’extérieur.
Il s’agit de penser la formation comme :
- Un espace de recherche-action, nourri par les savoirs issus des sciences de l’éducation, de la psychologie, de la sociologie, de l’anthropologie, des neurosciences et du médico-social, permettant aux professionnels d’interroger et d’ajuster leurs pratiques à la lumière des connaissances actuelles ;
- Un espace de développement des compétences relationnelles, où les professionnels peuvent affiner leur posture d’écoute, renforcer leur capacité à dialoguer avec les familles et à construire une culture éducative partagée dans la relation au quotidien ;
- Un levier de mobilisation et d’initiative pour les équipes, qui deviennent forces de proposition, d’analyse et d’innovation dans leur travail, capables de porter une dynamique de changement et d’amélioration continue ;
- Un outil de reconnaissance, permettant de valoriser les compétences développées au quotidien, souvent de manière informelle, mais essentielles à la qualité de l’accueil et à la cohésion des équipes et de valorisation avec les parents.
Il est donc nécessaire de promouvoir une culture professionnelle apprenante, dans laquelle chaque acteur de la petite enfance (qu’il s’agisse des professionnels en contact direct avec les enfants, comme les auxiliaires de puériculture, les titulaires du CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance, les éducateurs de jeunes enfants, les assistantes maternelles, mais aussi les ATSEM, agents d’entretien, cuisiniers, animateurs, personnels administratifs, référents santé et accueil inclusif, formateurs ou médiateurs, etc.) puisse se sentir pleinement légitime pour apprendre, transmettre, évoluer, et contribuer à une dynamique collective de qualité.
Chaque professionnel, quel que soit son rôle, contribue de manière essentielle à garantir la sécurité des enfants, à soutenir leur bien-être, à accompagner leur développement et à nourrir leur éveil. Et c’est à travers la reconnaissance de cette diversité de métiers et de compétences que l’on peut réellement faire progresser l’ensemble du secteur de la petite enfance.
Des inspirations internationales pour nourrir une dynamique
La formation dans la petite enfance est un défi partagé à l’échelle mondiale. Partout, les professionnels cherchent à concilier qualité de l’accueil, reconnaissance des métiers et réponses aux besoins des enfants et des familles dans des sociétés en mutation.
La France dispose d’atouts importants : une structuration progressive des formations, l’intégration croissante des apports des neurosciences, le développement de partenariats inter et extrainstitutionnels, ou encore des dynamiques de réflexion portées par les territoires, les institutions et les réseaux de terrain. Mais cette dynamique peut encore gagner en cohérence, en ambition et en lisibilité.
C’est dans cette perspective que les expériences internationales peuvent éclairer, inspirer, élargir les possibles, sans jamais servir de modèle figé.
Dans les pays nordiques, les professionnels bénéficient d’une formation initiale poussée, souvent universitaire, articulée à des dispositifs de formation continue centrés sur la qualité des interactions et la coéducation avec les familles. Ces systèmes valorisent la relation et la réflexion autant que la technique.
En Italie, à Reggio Emilia notamment, la formation est pensée comme une démarche collective et sensible. Les éducateurs participent à des ateliers d’observation croisée, des séminaires interdisciplinaires et des rencontres régulières avec des chercheurs et artistes, dans une logique de formation continue intégrée au projet pédagogique.
En Allemagne, les parcours de formation sont modulables et structurés autour d’un aller-retour constant entre terrain et accompagnement théorique. Des espaces d’analyse de pratique et de formation sur site sont largement développés, favorisant la transversalité entre établissements.
Ces initiatives ne sont pas à copier, mais à mettre en dialogue avec notre propre écosystème. Elles nous invitent à penser une formation ancrée dans les territoires, connectée aux grands enjeux contemporains, comme le climat, l’équité, l’évolution de la parentalité, et centrée sur la reconnaissance du professionnel comme acteur-clé du développement humain.
Une vision portée par des Idées pour Grandir
La formation est un levier stratégique pour améliorer l’accueil du jeune enfant. Mais elle est aussi une réponse aux besoins profonds des professionnels : être reconnus, soutenus, valorisés, entendus. C’est un levier de justice sociale, de cohésion, et d’investissement pour l’avenir.
En formant les professionnels de la petite enfance, nous faisons un choix de société. Celui de considérer l’enfance comme une priorité. Celui de croire que les premiers gestes comptent, que les premières paroles construisent, que les premiers liens protègent.
Elle agit pour :
- La création d’espaces de formation interprofessionnels, pour favoriser la coopération entre crèches, écoles, services sociaux, PMI, associations de parents, etc. ;
- Le développement de temps de formation sur site, intégrés dans les rythmes de travail et reconnus comme tels ;
En conclusion : former pour grandir ensemble
La formation est un levier stratégique pour améliorer l’accueil du jeune enfant. Mais elle est aussi une réponse aux besoins profonds des professionnels : être reconnus, soutenus, valorisés, entendus. C’est un levier de justice sociale, de cohésion, et d’investissement pour l’avenir.
En formant les professionnels de la petite enfance, nous faisons un choix de société. Celui de considérer l’enfance comme une priorité. Celui de croire que les premiers gestes comptent, que les premières paroles construisent, que les premiers liens protègent.
Former, c’est faire le pari de l’intelligence, du soin, et de la confiance. C’est se donner les moyens de grandir, ensemble.